L’Église catholique dispose de son propre air liturgique officiel et ordinaire connu sous le nom de chant grégorien. Cette musique religieuse prend son origine dans le texte sacré latin. Ses formes musicales variées et en prose s’opposent à la cadence régulière de la musique issue de la Renaissance. Ce chant grégorien renvoie à un répertoire musical nommé monodique qui s’avère une musique à une seule voix (avec ou sans accompagnement). Dans cette définition, la notion de voix désigne une partie vocale ou instrumentale.
Dans la première moitié du Moyen-Âge, le chant monodique (ou plain-chant) accompagne la liturgie, notamment durant la messe. Dans une musique savante et harmonique, la monodie désigne également un procédé d’écriture musicale qui combine et oppose une partie principale (chorale) et un ou plusieurs instruments de musique qui réalisent des accords.
Le début de l’ère baroque coïncide avec celui de la monodie accompagnée et l’invention du basso continuo. Cette technique musicale d’improvisation et d’accompagnement instrumental se fait au moyen d’une ligne de basse chiffrée. Elle mobilise au moins 2 instrumentistes, un pour exécuter la ligne de basse (instrument à archet ou à vent) et l’autre réalise l’accompagnement en accords (instrument à clavier, comme le piano).
Durant les messes, la musique sacrée peut s’accompagner d’un instrument soliste qualifié de polyphonique, notamment le piano. Sa large tessiture permet de jouer avec précision et beauté les partitions des chants religieux monodiques. En effet, cet instrument donne plus de ferveur à l’acte musical dédié à louer Dieu. À noter que le piano de l’église s’appelle harmonium, renvoyant à un instrument de musique à vent, à anches libres, à clavier et à soufflerie. Il est constitué d’un clavier et la réserve d’air s’avère alimentée par une pompe à pied. Grâce à son principe de registres de différentes sonorités, il s’apparente de près à un orgue.