De l’italien, vibrato veut dire vibré, qui désigne un effet de tremblement ou de rapide répétition, soit plus précisément d’oscillation d’une voix musicale. C’est un phénomène d’ondulation expressive de son. Il constitue un concept tout à fait capital quand les musiciens, qu’ils soient professionnels ou débutants, jouent avec leurs instruments de musique. Concrètement, vibrato est l’une des plus importantes nuances musicales que le compositeur place dans les partitions pour guider l’interprète.
Dans le jeu des instruments à cordes frottés (ou à archet), le vibrato s’obtient par un mouvement égal et continu d’oscillation horizontal du poignet (violon, alto) ou de l’avant-bras (violoncelle). Sur les instruments à vent (flûte, trompette, trombone, clarinette, cor, contrebasse à vent, saxophone…), il est le résultat de la vibration des lèvres. Les instruments à cordes frappées, notamment le clavecin, le piano, l’orgue…, peuvent produire aussi du vibrato. En ce sens, il est l’équivalent du trille, noté avec un Tr (en italique), suivi ou non d’une courbe ondulée en zigzag dans une partition.
Le vibrato est une technique musicale existant depuis la période baroque. À l’époque, l’orchestre est composé de quatre familles d’instruments, les cordes, les bois, les cuivres et les percussions. Les formes musicales que les compositeurs baroques (Haydn, Haendel, Bach, Vivaldi…) ont inventées étaient le concerto, la sonate et l’opéra. Celles-ci s’inscrivent rapidement dans la période de la musique classique avec l’invention de la symphonie. À noter que cette période se démarque également par la conception des pianos qui viennent remplacer les clavecins, et des violons à la place des violes.
Entre autres, l’adagio de la sonate pour piano op. 110 de Beethoven, composée en 1821, présente un effet de vibrato. Ici, le La est répété en accélérant, en augmentant, puis en diminuant le son. La pédale lève les étouffoirs ; et les liaisons de prolongation et le doigté indiquent une pression spéciale des doigts sur les touches du clavier.